Échec du budget d’urgence du gouvernement bruxellois : le MR veut rassembler les partis responsables autour d’une trajectoire sérieuse

Bruxelles, le 10 juillet 2025 - Ce jeudi, en séance plénière du Parlement bruxellois, Clémentine Barzin, cheffe de groupe MR, a interrogé le ministre bruxellois sortant des Finances, Sven Gatz, à la suite des récentes conclusions alarmantes du comité de vigilance budgétaire. Ce dernier a confirmé l’échec du gouvernement à s’accorder sur un budget d’urgence 2025 visant à ramener le déficit à 1,2 milliard d’euros. Une situation dénoncée par le MR qui invite les partenaires sérieux à mettre en œuvre la trajectoire budgétaire rigoureuse dont Bruxelles a tant besoin.

Depuis le début de l’année 2025, Bruxelles fonctionne sous le régime des douzièmes provisoires, faute d’un gouvernement de plein exercice. Ce système, basé sur le dernier budget voté en 2024, permet uniquement l’ouverture de crédits provisoires par tranches trimestrielles. Or, après trois trimestres de crédits provisoires, les limites de ce mécanisme sont évidentes : dépassements budgétaires, projets à l’arrêt, exode des entreprises et incertitudes pour les administrations.

« Le MR l'a martelé : le régime des douzièmes provisoires ne peut plus durer. Aujourd'hui, on apprend clairement que celui-ci mènerait Bruxelles à un déficit de 1,6 à 1,9 milliard d'euros en 2025. C'est intenable, d'autant que l'agence de notation Standard & Poor’s évaluera à nouveau notre note à la rentrée alors que celle-ci a déjà été dégradée par deux fois », explique Clémentine Barzin, cheffe de groupe MR.

Le MR a proposé une note budgétaire visant une trajectoire crédible de réduction du déficit et des mesures concrètes d’économies. Face au blocage, il a plaidé pour que le gouvernement en affaires courantes présente un budget 2025, qui, même imparfait, devrait permettre de maîtriser le plus possible, le déficit. Le MR a tendu la main pour sortir la Région de l’impasse. Depuis l'annonce des travaux initiés par le ministre des Finances sortant, Sven Gatz, en vue d'un budget d'urgence, le MR s'est montré ouvert à soutenir un budget de réduction des dépenses, affirmant vouloir être le "partenaire sérieux d'un budget sérieux".

Les récentes conclusions du comité de vigilance budgétaire véhiculées par la presse sont sans appel : le budget d’urgence annoncé pour le 21 juillet ne verra pas le jour. Un constat d’échec que les libéraux regrettent d’autant plus qu’ils avaient soutenu plusieurs mesures récentes en matière de maîtrise des dépenses de personnel et de subsides facultatifs.

Interrogé en débat d’actualité ce vendredi en séance plénière, le ministre des Finances a confirmé une réévaluation du déficit à 1,9 milliard, ou au mieux 1,6 milliard, soit plus de 200 millions d’euros par rapport aux estimations d’il y a quelques semaines à peine.

Ce jeudi, le ministre des Finances reconnaît qu’au lieu de diminuer les dépenses, certains membres du gouvernement continuent de formuler des demandes budgétaires irréalistes.  Il en vient à affirmer que les douzièmes sont désormais la meilleure option. Une incohérence totale, qui fait payer aux Bruxellois l’impuissance du gouvernement. 

« Je suis abasourdie ! C’est le monde à l’envers : vous nous parliez d’un budget d’urgence 2025 avec des mesures conservatoires que nous soutenions. Et aujourd’hui, vous nous dites que le recours aux douzièmes provisoires serait une meilleure solution faute de volonté autour de la table du gouvernement ? Je rappelle que les perspectives de déficit sont abyssales, entre 1,6 et 1,9 milliard ! », a déclaré Clémentine Barzin en séance plénière.

Face à la gravité de la situation budgétaire et face à l'échec pour le gouvernement en affaires courantes de réaliser pour le 21 juillet, comme annoncé, ce budget d'urgence visant à réduire le déficit de 2025 à 1,2 milliard (cadre de référence négocié avec Standard & Poor’s), le MR demande que tous les partenaires stables engagés pour l'avenir de notre région se retrouvent autour de la table afin de délivrer au plus tard pour septembre, un budget pour Bruxelles. Sans accord en septembre, la Région abordera 2026 sans aucune base budgétaire saine, aggravant encore son isolement sur les marchés financiers.