A Bruxelles, 88 032 chercheurs d'emploi sont en attente de perspectives professionnelles, mais seulement 14 645 sont annuellement formés et 1 862 seulement sortent avec un emploi durable des centres de formation. Pendant ce temps, des entreprises ont du mal à recruter les compétences dont elles ont besoin. C'est pourquoi, avec mon collègue David Leisterh, nous avons lancé une proposition résolution visant à réaliser un audit externe de Bruxelles Formation, l’organe régissant la formation publique. Malgré cela, le gouvernement bruxellois affirme que tout va bien et ne voit pas l'intérêt de cette initiative. Nous croyons fermement que l'argent public doit être utilisé de manière transparente et efficace, et que cela nécessite une évaluation objective et indépendante de la gestion et de la performance de Bruxelles Formation.
Il est temps de se diriger vers une politique de résultats et de travailler ensemble pour garantir un avenir professionnel sûr pour tous.
Le mardi 18 avril, nous recevions au Parlement bruxellois la directrice de Bruxelles Formation ainsi que le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle. A cette occasion, nous avons re-souligné notre demande d’étude complète de l’efficacité et de l’efficience. C’est pourquoi ma première question au ministre de tutelle portait sur l’analyse faite de la réalisation du contrat de gestion précédent : quelles sont les résultats atteints, non atteints, les corrections jugées nécessaires qui ont guidé le ministre dans l’établissement du nouveau contrat de gestion ?
Dans la suite de cette analyse, c’est le rapport coût/bénéfices qui mérite d’être interrogé… Un budget de 90 millions d’euros pour 22 000 personnes (chercheurs d'emploi + travailleurs), cela revient à 4 000 euros par personne formée… Le gouvernement est-il satisfait de l’orientation des moyens budgétaires ?
A la suite de nos demandes d’analyse de résultats auprès du ministre, nous avons demandé à la directrice de Bruxelles Formation plus de précisions sur certains indicateurs, qui ne nous éclairent aujourd’hui pas suffisamment sur les réalités et les résultats de la formation par l’opérateur public.
Au-delà des indicateurs, nous avons souhaité souligner certains éléments actuellement non proactifs, comme le fait que Bruxelles Formation impose aux Pôles Formation Emploi (PFE, un partenariat avec les secteurs professionnels pour lutter contre les métiers en pénurie) les horaires durant lesquels les formations sont dispensées. Cela se traduit par un arrêt des formations à 15h tandis qu’avec le VDAB, l’office flamand de la formation professionnelle, des shifts sont organisés permettant des formations en journée mais également en soirée !
Par exemple, la durée d’une formation pour devenir chauffeur est de 9 mois à Bruxelles tandis qu’elle est uniquement de 7 semaines avec le VDAB. On se demande pour quelle raison ne pas envisager la possibilité d’étendre les horaires actuels.
En ce qui concerne les formateurs, notre groupe se demande si l’avenir fera en sorte que davantage de formateurs issus du monde du travail puissent venir donner des cours plus à jours par rapport à des formateurs «professionnels». Par ailleurs, une rémunération supérieure des formateurs est essentielle pour pouvoir bénéficier des meilleurs enseignants.
En ce qui concerne les partenariats à développer, nous avons enfin insisté sur l’intérêt qu’il y aurait d’impliquer davantage le secteur associatif, subsidié par la Région bruxelloise, comme relais de l’insertion socioprofessionnelle : maisons médicales, maisons de jeunes, éducateurs de rue, coachs sportifs, foyers sociaux, centres de planning familial… sont autant de vecteurs pouvant orienter vers les outils de formation. Une proposition qui a retenu l’attention de plusieurs collègues parlementaires.
La formation est un enjeu majeur pour ouvrir les possibles à toute notre jeunesse. Le MR continuera à demander des comptes au gouvernement et à Bruxelles Formation pour en optimiser l’efficacité.
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